Carnet de route

Ascension Oukaïmeden et Angour

Le 07/12/2024 par .

Weekend Oukaimeden- Angour

5h30. Rendez-vous au CAF. À moitié endormie, à moitié surexcitée, je dis "Bonjour" en pensant "Bonne nuit" avant de m’écrouler à l’arrière de la voiture, reprenant mes rêves là où je les avais laissés, cette fois en direction de Marrakech.

Vers 8h, la ville nous accueille avec un lever de soleil orangé et un calme inhabituel, une douceur qui achève de me réveiller. À 10h, nous arrivons au chalet, perché à 2600 m. Petit-déjeuner copieux, batteries rechargées, et c’est parti pour une journée de crapahutage.

11h20, départ vers le sommet d’Oukaimeden. On traverse le plateau paisiblement, puis le cours d’eau, puis on monte progressivement jusqu’à Tizi n’Ouaddi (2928 m). Là, les choses sérieuses commencent : droit dans le pentu, en trois cordées de trois, nous gravissons la crête hors sentier pour finir avec un exercice de rappel.  Nous atteignons le sommet vers 16h. Pause pique-nique sous un ciel limpide : la quiche au poulet du chalet n’a jamais eu si bon goût.

La descente nous conduit le long des télésièges abandonnés, avec un dernier exercice : marcher sur une main courante, sécurisés par un machard. Entre révisions de nœuds et coucher de soleil, nous respirons l’air pur et savourons la beauté et la quiétude du lieu.

De retour au chalet, une surprise nous attend : un gâteau d’anniversaire après un dîner réconfortant.

Après la tisane, nous réglons les crampons et piolets pour préparer l’aventure du lendemain. Réveil à 4h30 pour un petit-déjeuner généreux, avec des omelettes préparées par les cuisiniers malgré l’heure matinale. À 5h10, le défi commence : nous reprenons le chemin de la veille, bifurquant avant Tizi n’Ouaddi pour nous diriger vers l’Angour. La montée, régulière mais parsemée de passages techniques, nous mène au col juste à temps pour un lever de soleil spectaculaire. Petite pause grignotage, lunettes de soleil et écran solaire, avant d’attaquer les crêtes, où équilibre et concentration sont essentiels.

À 11h, nous atteignons le sommet. La vue est à couper le souffle. Après une petite pause, nous entamons la descente, la partie la plus redoutée.

La descente débute en douceur, zigzaguant à travers les pierres, jusqu’à une pente raide et enneigée où nous chaussons nos crampons et formons les mêmes cordées de la veille. La première tentative pour rejoindre le passage berbère équipé il y a deux étés échoue. La seconde est la bonne, on retrouve un spit, puis un deuxième, mais quelques mètres plus tard le sentier est recouvert de plus d’un mètre de neige, rendant le reste des points d’ancrage invisibles.

Nos encadrants décident d’installer des mains courantes sur béquets et coinceurs pour sécuriser notre progression. Nous avançons un par un. Le froid, l’attente et l’effort nous épuisent. Plusieurs mains courantes plus tard, alors que le soleil se couche, nous atteignons le dernier passage technique avant le rappel. Tizi n’Itbir est en vue, un panorama splendide qui contraste avec la tension du moment.

La nuit tombe doucement, et Djoss, atteint les points d’ancrage pour installer la corde de descente. Mais surprise : impossible de les trouver ! Ont-ils été enlevés ? Le suspense est de courte durée, ils sont simplement ensevelis sous une épaisse couche de neige. Gros soulagement !

La corde est enfin installée, et nous entamons la descente : d’abord un demi-cabestan sur les premiers mètres de la cheminée, puis une main courante pour le reste. Un par un, on arrive à Tizi’n’Itbir, fatigués mais soulagés.

Là, après avoir péniblement retiré nos crampons, nous partageons nos dernières collations. Les derniers descendent à leur tour, affrontant des conditions plus éprouvantes.

Commence alors la longue et interminable descente vers le chalet, où nous arrivons vers minuit, bien après l’heure prévue. Les gardiens, inquiets, nous accueillent avec un dîner chaud. Fatigués mais unis, nous débriefons autour de la table. Cette journée hors norme nous a rappelé que la montagne est plus forte que nous, qu’elle exige préparation, vigilance et solidarité en toutes circonstances et qu’il faut être préparés à toutes les éventualités.







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